Demandeur de fonds
Ce n’est pas la nature du projet qui détermine celui qui va réussir à utiliser correctement l’outil qu’est le crowdfunding ou pas c’est le créateur lui-même, et la façon dont la collecte va être conduite.
Dès que la plateforme idéale a été trouvé, l’entrepreneur va essayer de faire connaître son projet au grand public. Pour parvenir à faire cela, il va devoir convaincre trois cercles d’influences qui sont déterminés sur base de leur distance avec le créateur.
Tout d’abord il y a l’entourage proche du créateur, ses amis et sa famille, ensuite il y a le relais d’influence qui contient les amis de ses amis, et finalement le grand public, qui partage la même passion que le créateur.
La mission du créateur est de parvenir à motiver son entourage proche de la validité de son projet. Ensuite, c’est précisément cet entourage qui se mobilisera et créera le « buzz9 » en attirant le grand public.
Les arguments que vont utiliser les entrepreneurs durant la présentation de leur projet dépendent fortement du type de crowdfunding qu’ils vont solliciter.
En effet, si le but est de récolter de l’argent pour une bonne œuvre, l’aspect financier du projet sera secondaire pour l’investisseur. Cela n’est pas le cas pour un entrepreneur qui promet aux investisseurs de partager une partie de son profit futur.
Un des facteurs de réussite dans la recherche de fonds est celui de la transparence. Il est nécessaire que les entrepreneurs expliquent le mieux possible les risques liés à leur projet. (Gerber et Hui, 2013) Siroker (2009) a d’ailleurs observé que les gens étaient plus enclins à sponsoriser la campagne électorale d’Obama lorsqu’il y avait une photo de lui et sa famille ainsi qu’un bouton « Learn More » sur le site de la campagne de crowdfunding.
Durant la période post-financement, l’entrepreneur pourra effectivement créer son projet tout en tenant les investisseurs informés du développement de celui-ci. Ici encore, les attentes diffèrent fortement en fonction du type de financement participatif.
Si le projet est basé sur un retour financier pour les investisseurs, l’entrepreneur devra faire part de la santé financière du projet. En revanche, s’il s’agit du financement d’un film, les investisseurs voudront par exemple être tenus informés de la date de sortie du film.
Les étapes principales des levées de fonds
La pré-collecte
Dans le cadre d’une levée de fonds, il existe toujours une période préalable d’échange avec les investisseurs pour définir les termes de l’opération. Désormais, cette étape clé de l’opération est réalisée directement en ligne. Vos futurs investisseurs indiquent leurs intentions d’investissement et augmentent vos chances de succès.
La collecte
Une fois les termes de l’opération définis, la collecte des fonds est lancée pour une période de 2 mois. Les titres sont souscrits par les investisseurs et les fonds sont versés sur un compte sequestre sécurisé. Dès que le montant minimal est atteint, l’opération est validée.
Atteindre le montant
Après avoir atteindre le montant minimum recherché de la collecteavec succès. On assiste à la réception des fonds et tous les documents juridiques de souscription.
Perspectives et développement du secteur de crowdfunding
La crise financière y est sûrement pour quelque chose dans l’augmentation des dons et du nombre de projets déposés sur les plateformes de crowdfunding. Moins de prêts bancaires accordés et une baisse de confiance entre le monde de la finance et le consommateur sont sûrement des facteurs qui ont joué en faveur du crowdfunding dès le début.
D’après le Baromètre du crowdfunding en France, la collecte en financement participatif a plus que doublé au 1er semestre 2015, par rapport à la même période l’année dernière : 133,2 millions d’euros de fonds collectés contre 66,4 millions au 1er semestre 2014.
En cumul, ce sont près de 400 millions d’euros qui ont été collectés grâce au crowdfunding depuis le lancement des plateformes.
C’est l’évolution de la collecte en prêt qui est la plus importante avec un taux de croissance de 127%, favorisée par la mise en place d’un cadre réglementaire favorable en octobre dernier.
Fin 2014, le Baromètre recensait 1,3 million de financeurs. 6 mois plus tard, ce sont 1,75 million de financeurs qui ont déjà soutenu un projet sur une plateforme de crowdfunding.
Ils ont ainsi permis le financement de 9 328 projets au 1er semestre. Parmi ces projets, les plateformes de don avec ou sans récompenses concentrent une très forte proportion de projets culturels au sens large ; les plateformes de prêt accueillent majoritairement des projets de commerce et de services de proximité ; quant aux plateformes d’investissement, les secteurs sont très diversifiés, mais l’immobilier prend une place de plus en plus importante.
Le financement Participatif en France se félicite de cette belle évolution et se réjouit de l’ampleur que prend le mouvement.
Afin de soutenir cette dynamique, l’association appelle les pouvoirs publics à continuer à se mobiliser pour « faire de la France le pays pionnier du financement participatif », comme l’a annoncé le Gouvernement dès 2013.
C’est dans cette perspective que Financement Participatif France publie son plaidoyer pour favoriser le développement du financement participatif, à travers 15 propositions pour les financements en don, en prêt et en investissement :
Pour le crowdfunding sous forme de don
Faciliter l’accès au financement participatif pour les collectivités territoriales
Clarifier la loi sur la simplification du régime des associations et fondations
Pour le financement participatif sous forme de prêt
Créer une fiscalité adaptée à la prise de risque des prêteurs particuliers
Permettre le financement de besoins de trésorerie pour les entreprises
Abroger le seuil de prêt par projet dans le cadre des IFP
Pour le financement participatif sous forme de prêt rémunéré
Simplifier les obligations déclaratives des plateformes
Allonger les durées possibles des prêts
Pour le crowdfunding sous forme d’investissement
Elargir le type de titres financiers accessibles au crowdfunding en capital
Faciliter la pré-souscription
Numériser les registres des titres financiers
Réintroduire un principe de proportionnalité pour l’offre au public de titres financiers non complexes sur les plateformes de financement participatif autorisées par l’Autorité des marchés financiers (AMF)
Ouvrir la possibilité de communiquer sur les projets
Relever le seuil de 1 million d’euros par levée de fonds
Favoriser la fiscalité des investisseurs en crowdfunding sous forme de titres
Le crowdfunding, ou financement participatif, est de plus en plus présent dans le tableau de la finance.
Il court-circuite les intermédiaires et place l’épargnant ou le mécène dans une posture de financeur direct qui veut lui-même injecter son argent en toute transparence et, en règle générale, dans des projets de développement durable, solidaires, internationaux, etc.
Le succès du crowdfunding est fulgurant. En l’espace d’une petite décennie, environ huit cents structures se sont créés et les perspectives de développement sont tout aussi exponentielles.
Après une période de maturation en 2014 et suite aux nouvelles règles du marché édicté par le régulateur, le marché du crowdfunding en France confirme marquer son accélération.
Le nombre de transactions – récompense, prêt et investissement – se multiplient à une vitesse exponentielle.
Le marché du crowdfunding double en volume chaque année. Les experts estiment qu’ilva franchir la barre des 25 milliards en 2017.
Cette tendance ira de pair avec un déplacement du marché d’offre de plateforme généraliste ou dédié toutes grand public vers l’émergence d’une nouvelle classe d’actif propre au secteur mise en œuvre par des acteurs traditionnels (banque/assurance) ou spécialisés.
Le crowdfunding sera à terme un moyen de financement spécifique permettant de compléter l’offre des financements existants.
Il est intéressant d’observer que le crowdfunding est bien plus qu’uniquement un accès à du financement.
Il comporte de nombreux avantages tel que le fait de facilement pouvoir évaluer si un produit est accepté par le public, le fait de créer des ambassadeurs d’un produit qui vont renforcer le bouche-à-oreille, ou le fait que le crowdfunding favorise la création d’emplois.
Pour conclure, on remarque que, depuis la crise, le besoin des entrepreneurs de trouver de nouveaux types de financement ne cesse de croitre, et c’est ainsi que les prémisses du crowdfunding tel qu’on le connaît aujourd’hui ont été posées.
A propos de Financement Participatif France (FPF) : FPF est l’association professionnelle des acteurs du crowdfunding. Créée en 2012 avec comme premier objectif la rédaction d’un code de déontologie à destination des plateformes, l’association contribue activement à la représentation du secteur et à la promotion de ce nouveau mode de financement auprès des pouvoirs publics et des citoyens. FPF compte plus de 130 membres, à la fois des plateformes de crowdfunding en don, prêt et investissement, mais également des membres de l’écosystème (structures de l’accompagnement et du financement de porteurs de projet, cabinet d’avocat, particuliers intéressés par le sujet…).
Etant donné l’intérêt que suscite le crowdfunding il est normal d’observer l’apparition d’un nombre croissant de plateformes de crowdfunding dans le monde et en particuliers en France ces dernières années.
Le crowdfunding est un phénomène récent qui est en constante évolution. Nous observons que le concept, où quiconque peut soutenir tous types de projets, est très fort valorisé par toutes les parties prenantes.
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